Four à chanvre Souillé

L'Histoire de la Culture du Chanvre à Souillé dans la Sarthe

Le chanvre est une plante aux multiples vertus, cultivée depuis des millénaires pour ses fibres, ses graines et son huile. En France, cette culture a longtemps joué un rôle important dans l'économie locale, notamment dans des régions comme la Sarthe. Souillé, un petit village sarthois, a été témoin de l'essor et du déclin de la culture du chanvre, un héritage aujourd'hui redécouvert par certaines initiatives locales.

  • Région
    Pays de la Loire
  • Département
    72
  • Ville
    Souillé
  • Date de création
    XVIIIe siècle

Les Premières Cultures : Un Héritage Traditionnel


La culture du chanvre à Souillé remonte à plusieurs siècles. À l’époque médiévale et jusqu’au début du 20e siècle, le chanvre était largement cultivé dans la région pour la production de cordages, de toiles et de vêtements. Souillé, comme beaucoup d'autres villages de la Sarthe, était idéalement situé dans une région où les conditions climatiques étaient favorables à la culture du chanvre : des sols argileux et un climat tempéré.

Le chanvre était une culture essentielle pour les agriculteurs locaux, car il permettait non seulement de générer des revenus, mais aussi de fournir des matériaux pour une variété d’usages domestiques et industriels. Les tisserands utilisaient les fibres pour fabriquer des tissus solides, résistants à l'usure. Dans les ports et les ateliers, le chanvre servait aussi à fabriquer des cordes pour les voiliers et pour la machinerie. La plante était aussi utilisée pour sa graine, comestible et riche en huile.

 

L'Apogée au 19e Siècle : Un Rôle Central dans l’Économie Locale


Au 19e siècle, Souillé, comme d'autres communes de la Sarthe, a connu une véritable explosion de la culture du chanvre. À cette époque, les agriculteurs du village cultivaient d’importantes surfaces de chanvre, qui devenait une denrée stratégique pour l'économie locale. Le processus de fabrication du chanvre nécessitait une chaîne de production complexe. Après la récolte, les tiges étaient décomposées par un procédé de rouissage, où elles étaient laissées dans l’eau pour détacher les fibres de la partie ligneuse. Ces fibres étaient ensuite extraites et filées pour fabriquer des cordes et des toiles. Ce travail constituait une part importante du travail rural dans la région, souvent réalisé par des familles entières.

Les produits dérivés du chanvre étaient non seulement utilisés localement, mais ils étaient aussi exportés vers d’autres régions françaises, et même au-delà. À cette époque, le village de Souillé devenait ainsi un centre de production de chanvre, avec des ateliers et des commerçants qui participaient au développement économique de la région.

 

Le Déclin au 20e Siècle : L’Arrivée des Fibres Synthétiques


Au début du 20e siècle, la culture du chanvre à Souillé, comme dans de nombreuses autres régions françaises, a commencé à décliner. Plusieurs facteurs ont contribué à ce déclin. L’apparition de fibres synthétiques plus économiques a réduit la demande pour le chanvre dans les industries textiles et maritimes. En parallèle, la Première Guerre mondiale a perturbé les circuits commerciaux et le secteur agricole. À partir des années 1950, l’agriculture intensive et la mécanisation ont également réduit l’espace pour des cultures traditionnelles comme le chanvre.